La planification connectée peut transformer les banques de détail

Henri Wajsblat

Henri Wajsblat, Responsable des solutions pour la banque-assurance d’Anaplan, affiche 20 ans d’expérience dans l’intégration de systèmes pour la fonction Finances des entreprises et l’industrie des services financiers. Avant de rejoindre Anaplan, Henri s’est occupé de la mise sur le marché des services financiers chez SAP pour les solutions Database & Technology, Analytics et Mobility.

Pour être à la pointe d’un secteur qui connaît des bouleversements majeurs, les institutions financières font face à de nombreux défis. Des réglementations plus strictes, un climat macroéconomique instable et une transformation digitale incarnée par l’apparition de nouvelles technologies et des fintechs, ont exacerbé la compétition dans la banque de détail. Cette situation est confirmée par l’étude publiée par PwC sous le titre The top financial services issues of 2018 L’intelligence artificielle, la Blockchain, le Brexit, la concurrence d’acteurs non traditionnels et l’évolution de l’environnement réglementaire figurent parmi les sept grandes problématiques des institutions financières.

Ces questions-clés ont été soulevées lors du European Financial Services Summit organisé fin septembre 2017 par Anaplan en présence de plusieurs représentants des plus grandes institutions financières européennes, telles que RSA, Legal & General ou Provident Financial Group. Le consensus général qui s’est dégagé des discussions est le suivant : la planification connectée basée sur le cloud aide les banques à affronter les incertitudes du marché en fédérant sur une plateforme agile de planification, les données, les équipes et les plans.

Réalisée en partenariat avec FTRemark et publiée sous le titre Joining the dots: How connected planning will transform banking, la nouvelle étude d’Anaplan a été publiée à l’occasion du European Financial Services Summit et est restée depuis au centre des débats. Structurée en trois parties, l’étude met en évidence les principaux défis auxquels la banque de détail est confrontée, fait un état des lieux des processus de planification actuels des banques et de leur niveau de réponse aux enjeux-métier et met enfin en lumière les principales priorités des banques pour améliorer leurs processus de planification.

Le ciel s’assombrit pour les banques, confrontées à une nouvelle série de défis

Les établissements bancaires doivent relever une série de défis sans précédent qui menacent leurs activités. Parmi ceux-ci, la satisfaction des attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante est élevée au rang de première priorité. Les technologies à la pointe de l’innovation imaginées par les fintechs ont accru la concurrence de façon exponentielle et remis en question le modèle de banque de détail traditionnel, obligeant les établissements bancaires à accélérer leur transformation digitale. Pour 80 % des personnes interrogées, l’évolution des exigences des clients représente un défi crucial pour l’activité de banque de détail.

De plus, les bouleversements imprévus qui ont frappé le paysage politique mondial sont devenus la nouvelle « norme ». Dans ce contexte, qu’il s’agisse de la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne ou des projets de l’administration Trump visant à assouplir la réglementation financière, les banques ont dû apprendre à s’adapter. Ces changements se reflètent dans l’étude d’Anaplan : pour 66 % des personnes interrogées, le maintien de l’agilité pour faire face à la volatilité économique représente un enjeu majeur.

La multiplicité des interfaces constitue un autre problème pour les banques. 66 % des personnes interrogées déclarent que leurs structures financières et de gestion des risques sont cloisonnées, voire « très » cloisonnées. Des solutions ponctuelles visant à résoudre des problèmes isolés se sont multipliées au sein d’un ensemble de systèmes de plus en plus fragmenté, rendant difficile l’alignement des informations dans l’ensemble de l’entreprise.

Des perspectives obscurcies : les processus de planification actuels ne répondent pas aux besoins des banques

L’étude d’Anaplan révèle que les banques peinent à réagir de manière adéquate face à la complexification de l’environnement réglementaire. Plus de la moitié (58 %) des personnes interrogées affirment que leur entreprise n’a pas suffisamment « digitalisé » leurs processus de planification pour garantir la conformité aux réglementations applicables aux services financiers. Parallèlement, 74 % d’entre elles citent l’exemple de la modélisation de scénarios de stress tests comme un aspect complexe des nouvelles réglementations relatives aux fonds propres et aux liquidités.

Autre obstacle à une planification efficace, l’accès limité à des données fiables. Parmi les personnes interrogées, 42 % citent les données inexactes ou incomplètes comme étant un principal écueil au processus de modélisation de scénarios de stress tests réglementaires.

L’absence d’une planification connectée à travers l’organisation influe négativement sur la production et la communication des données financières. L’étude révèle qu’un peu plus de la moitié (54 %) des personnes interrogées utilisent uniquement la planification sur le cloud pour certaines fonctions, et non dans l’ensemble de leur entreprise, tandis que 64 % affirment que les plans des différents métiers de la banque ne sont pas visibles par tous.

Une éclaircie dans « le cloud » : l’amélioration de la planification s’impose au rang de priorité pour les banques

L’étude d’Anaplan indique que les banques s’accordent sur les mesures à prendre pour relever ces différents défis. Ainsi, 96 % des personnes interrogées affirment que leur entreprise prévoit d’aller plus loin dans la planification sur le cloud au cours des trois prochaines années, tandis que 54 % estiment que l’amélioration de la planification sur la base de données prospectives revêt un haut niveau de priorité dans leur planification opérationnelle.

L’étude révèle toutefois que certains obstacles demeurent quant à l’adoption rapide de la planification dans le cloud. Ainsi, 88 % des personnes interrogées affirment que l’ampleur et la complexité des données héritées des systèmes transactionnels les empêchent d’utiliser davantage la planification dans le cloud.

En conclusion, les données de l’étude montrent que les banques doivent rapidement renforcer l’agilité de leurs processus de planification. L’utilisation d’une approche de planification connectée leur permettra non seulement de faire face aux nouvelles menaces, de se conformer avec plus de confiance aux exigences réglementaires croissantes, mais aussi d’identifier et saisir les opportunités émergentes.

Ce ne sont là que quelques-uns des enseignements tirés de l’étude Joining the dots: How connected planning will transform banking. Quel est le degré d’avancement de votre transformation digitale ? Mettez-vous les clients au premier plan ? Téléchargez le rapport et partagez vos réactions dans les commentaires ci-dessous.